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Tanzanie : une étude décrypte les conséquences de l’accueil des réfugiés sur le capital humain

L’accueil d’un grand nombre de réfugiés a des implications significatives sur le capital humain dans le pays hôte, notamment sur la scolarisation, le travail et l’emploi des jeunes. C’est ce qui ressort d’une étude intitulée « les conséquences de l’accueil des réfugiés sur le capital humain : cas de Kagera » présentée, mardi 14 novembre 2017 au siège de la Banque africaine de développement (BAD), à Abidjan, par Maryam Naghsh Nejad, de l’Institut d’économie du travail (IZA) à Bonn, en Allemagne.

S’appuyant sur des données obtenues à Kagera, région tanzanienne sur la frontière avec le Burundi et le Rwanda, les auteurs de l’étude évaluent l’impact à court et long termes de l’afflux des réfugiés sur la probabilité que les enfants soient astreints au travail.

Il ressort de cette étude que l’intensité de l’afflux de migrants entraîne une régression dans l’enseignement secondaire à court terme et une augmentation du bien-être des ménages à plus long terme.

Maryam Naghsh et sa co-auteure Charia Kofol du Centre de recherche pour le développement, à Bonn, expliquent qu’à Kagera « l’augmentation des prix des produits alimentaires avec le temps a entrainé une concentration du travail des enfants dans le secteur agricole ».

21 millions d’enfants réfugiés

« L’enjeu politique de cette étude est de suggérer que dans les zones rurales où les enfants sont plus impliqués dans le travail agricole, les programmes de microfinance ou les interventions gouvernementales visant à accroître la productivité agricole sont particulièrement pertinents pour prévenir leur implication dans les activités professionnelles », affirment les deux auteures.

Entre 1993 et 1998, près d’un million de personnes ont fui le Burundi et le Rwanda secoués respectivement par la guerre civile de 1993 et le génocide de 1994.

En raison de l’arrivée massive de réfugiés, dans certaines régions de la Tanzanie les migrants étaient devenus plus nombreux que leurs hôtes, entrainant ainsi des rivalités dans l’accès au marché du travail et des pressions sur les produits alimentaires et les structures sanitaires.

Au cours de la dernière décennie, le nombre de réfugiés a considérablement augmenté dans le monde, atteignant 244 millions de personnes en 2015, parmi lesquelles 165,3 millions de migrants forcés et 21 millions d’enfants.

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CHAHED CHAWKI